Viaduc de Martigues : fin des travaux de remise en peinture

Après deux ans de travaux de remise en peinture et de réparation de fissures, le viaduc sera rendu aux usagers, paré d’une nouvelle couleur gris clair, dans ses conditions habituelles de circulation, début octobre 2024.

Un ouvrage remarquable à pérenniser

D’une longueur de 874 mètres et d’une hauteur allant jusqu’à 50 mètres, le viaduc de Martigues comprend deux parties bien distinctes dans sa conception :
- Un ouvrage principal métallique sur le canal,
- Deux viaducs d’accès composés de deux ouvrages jumelés en béton.

Techniquement pionnier lors de sa construction (1969-1972), cet ouvrage répond aux contraintes d’intégration dans le paysage grâce à son profil fin et élégant et de dégagement d’une passe navigable suffisante.

En permettant à l’A55 de franchir le canal de Caronte, cet ouvrage a fortement participé à l’expansion économique de la région en reliant le centre tertiaire de Marseille, la zone portuaire du golfe de Fos et les implantations industrielles de Port-de-Bouc, Lavéra, La Mède et Martigues. Avec plus 80 000 véhicules le traversant tous les jours, dans les deux sens de circulation, il représente aujourd’hui encore un véritable enjeu local.

Depuis sa construction, il a fait l’objet d’une surveillance régulière et de différentes études techniques, qui ont démontré la nécessité d’entreprendre des travaux pour pérenniser l’ouvrage et le mettre aux normes antisismiques.

La réhabilitation du viaduc : financé à 100% par l’État, pour un montant de 40M€

Piloté par la Direction interdépartementale des routes Méditerranée (DIRMED), maître d’ouvrage et maître d’œuvre de cette opération, le chantier a été programmé en deux grandes étapes :

  • La première étape, réalisée entre 2012 et 2014, s’est principalement concentrée sur les structures en béton. Elle a permis le renforcement de la précontrainte des tabliers en béton et la prise en compte du risque sismique.
  • La seconde étape, actuellement engagée, concerne la partie métallique et les
    superstructures. Elle se subdivise en trois phases dont certaines sont en cours ou terminées :

La phase 1 a été réalisée entre 2019 et 2021, pour un montant d’environ 14M€. Il s’agissait de :
- Réparer les dispositifs de retenue (garde-corps) en mettant en
place un dispositif antichute sur l’ensemble du franchissement,
- Reprendre l’étanchéité des viaducs d’accès,
- Rénover l’assainissement et le traitement des eaux collectées,
- Renouveler les chaussées et remettre en peinture les béquilles
du pont métallique.

La phase 2, qui se termine actuellement s’est concentrée sur la réparation par soudage des fissures de fatigues et la remise en peinture du tablier métallique. Elle représente un investissement de 14 M€.

La phase 3 est actuellement en étude. Cette phase consistera à renforcer le tablier métallique en rigidifiant son platelage afin d’augmenter la durée de vie du viaduc. Son coût devrait être du même ordre de grandeur que les phrases précédentes.

Fin des travaux de la phase 2 de la seconde étape

Les travaux de la phase 2 ont porté sur la réfection de la protection anticorrosion de
l’ouvrage central métallique ainsi que sur la réparation des fissures du tablier métallique (caisson et encorbellements).
Préalablement à la remise en peinture, l’ouvrage a été décapé de ses anciens revêtements sous condition plomb, par la projection d’abrasifs. Afin d’empêcher tout rejet dans l’environnement et de récupérer tous les déchets issus du chantier, les échafaudages mobiles ont été totalement confinés. Une fois la surface à nue, les opérations de soudages ont permis de réparer les fissures de fatigue. Le viaduc a ensuite pu recevoir sa nouvelle protection anticorrosion, de couleur gris lumière.

Les travaux ont été réalisés en maintenant la circulation à 2x3 voies, avec de simples réductions de voies et de vitesses. Ce choix de la DIRMED a permis de minimiser la gêne aux usagers et d’éviter autant que possible les congestions pendant l’ensemble de la phase de travaux.
Cette exigence a induit plusieurs contraintes sur le chantier pour limiter le poids sur l’ouvrage et ne pas impacter sa résistance notamment un dimensionnement précis des échafaudages et un phasage complexe de démontage et remontage au fil de l’eau de l’ensemble des modules d’échafaudages.

Les travaux touchant à leur fin, les voies de circulations seront rétablies dans leurs
configurations d’origine d’ici le début du mois d’octobre 2024.
Pour autant le chantier se poursuivra jusqu’au mois de novembre à l’intérieur du caisson avant le démontage définitif des échafaudages et de la base vie.

Augmenter la durée de vie du viaduc

Le passage répété de poids lourds sur le viaduc a mis à rude épreuve sa structure légère entraînant des fissures dites "de fatigues". Ces fissures ont fait l’objet de réparations lors de la phase actuelle de travaux. S’il est bien connu aujourd’hui, ce phénomène n’était pas pris en compte à l’époque de la construction de l’ouvrage.

Pour répondre à cette problématique et augmenter la durée de vie de cet ouvrage, la DIRMED a lancé des études pour rigidifier le platelage du tablier et ainsi lui permettre d’être correctement dimensionné, avant une planification des travaux d’ici à environ 3 ans. Ces travaux pourraient notamment consister en l’ajout d’une nouvelle tôle au-dessus du tablier actuel, avec une épaisseur de résine ou de béton à ultra haute performance en interstice entre ces deux tôles.
Cette technique innovante n’a encore jamais été mise en œuvre en France. Seuls deux ponts en Europe, aux dimensions moindres, ont bénéficié de techniques apparentées.

Ce renforcement marquera le point final des séquences de travaux ayant débuté dans les années 2010.

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