Reconstruction du Pont Saint-Joseph sur la RN 202

Contexte géographique de l’ouvrage

Le pont Saint-Joseph se situe sur la RN202 entre Saint-André-les-Alpes et Entrevaux, dans les Alpes de Haute Provence (04).

Il permet à la RN202 de franchir, à une quarantaine de mètres de hauteur, les Gorges de la Galange au niveau de la clue de Rouaine.
Adossé à la falaise, cet ouvrage est constitué d’une unique voûte maçonnée en forme de demi-cercle parfait de 21,00 m d’ouverture.

Un ouvrage sécurisé mais à reconstruire

Comme l’ensemble des ponts exploités par la DIR Méditerranée, le pont Saint-Joseph fait l’objet de visites et d’inspections très fréquentes visant à surveiller son évolution et son maintien dans les normes de sécurité.
Toutefois, suite à la découverte de nombreuses pathologies au cours d’une visite
technique, de nouvelles investigations menées sur le pont ont conduit à la nécessité d’une fermeture de l’ouvrage à la circulation et la mise en oeuvre d’un pont provisoire en novembre 2012.
Ce pont provisoire, loué au Centre National des Ponts de Secours (CNPS) et installé en
surplomb de l’ouvrage maçonné historique, dispose d’appuis indépendants du pont existant afin de garantir sa stabilité.

L’ouvrage historique maçonné n’étant pas réparable, il doit être remplacé par un nouveau pont définitif. Pour mener à bien ce vaste projet, des études géotechniques, entre autres, vont être menées dès septembre 2022.

Un ouvrage à enjeux

Enjeux d’exploitation routière

La RN202, route classée à grande circulation, est un axe structurant pour l’économie et la vie locale. Il n’y a pas d’itinéraire spécifique pour les transports de matières dangereuses ou les convois exceptionnels sur les routes départementales du secteur.

Même si la section de la route nationale au niveau du Pont de Saint-Joseph ne supporte qu’ un trafic de 1500 véh./j dont 4 % de Poids Lourds, elle est empruntée par les cars de transports scolaires, les poids-lourds et engins des entreprises de travaux publics pour
lesquels ils n’existent pas d’itinéraires alternatifs au niveau du réseau des routes
départementales et communales.

Le seul autre itinéraire utilisable pour ces véhicules est l’emprunt des autoroutes A8 et A51
entre Nice et Digne-les-Bains qui oblige à un rallongement de parcours d’environ 140 km,
soit plus d’une heure de trajet.

Le maintien de la circulation sur cet ouvrage constitue donc un enjeu majeur pour
l’économie et la vie locale

Enjeux environnementaux

Une ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) de type I est
comprise au sein du secteur d’étude
 : il s’agit de « La Clue de la Rouaine, La Lare, Rocherousse, Gorges de la Galange, Ravin de Saint-Jean ».
A l’issue des prospections de terrain, parmi les 53 espèces d’invertébrés recensés, trois présentent un intérêt patrimonial dont deux espèces de papillons présentent un enjeu de conservation fort (la Proserpine et le Marbré de Lusitanie).
Parmi les 16 espèces de chauves-souris avérées, sept espèces sont considérées comme potentielles en chasse, en transit et en gîte dans les falaises avec un enjeu de conservation très fort à modéré. Trois espèces très communes et non menacées en PACA ont été
notées au gré des prospections.
Plusieurs espèces d’oiseaux sont également présentes à proximité (façade et voûte du pont, dans les falaises, sur les berges de la Galange en contre-bas).
D’autres espèces protégées sont concernées, le Spélerpès de Strinati (classe des amphibiens) et l’Escargot de Nice, dans les parois rocheuses à proximité immédiate de la route. Leurs habitats seront impactés par les travaux.

Concernant la flore, plusieurs espèces végétales bénéficient d’un statut légal de protection. La proximité du cours d’eau ajoute également un enjeu particulier lié au risque de pollution de ce milieu particulièrement sensible (ressource en eau, habitat naturel d’importance). Les travaux de construction du nouveau pont et de démolition de l’ancien nécessiteront une évaluation environnementale (étude d’impact), des demandes de dérogations espèces protégées et un dossier loi sur l’eau. L’implantation de ce nouvel ouvrage présente par ailleurs un impact sur le paysage (déroctage de la falaise).

Études pour un pont pérenne dans un environnement contraint

Après des études dites préliminaires du remplacement définitif du pont Saint-Joseph, les
études se poursuivent et seront réalisées par un maître d’oeuvre privé à partir de 2023.
Pour que le pont provisoire soit remplacé par un pont définitif, à l’horizon 2027, des études techniques et environnementales approfondies, avec reprise du tracé routier et de la géométrie des falaises en approche de l’ouvrage, doivent être menées.

Ces approfondissements ont pour objectifs de trouver une solution qui :
➢ soit la plus respectueuse de l’environnement,
➢ améliore les conditions de giration et d’entrecroisement des poids lourds dans un
souci d’homogénéité avec les aménagements réalisés par le passé à l’aval du pont,
➢ permette de maintenir des conditions d’exploitation acceptables en phase chantier
sur cet axe structurant pour l’économie locale.

En outre, la déconstruction de l’ancien pont, qui n’a pas vocation à durer dans le temps,
fait partie intégrante des réflexions et représente un enjeu environnemental.

Plus d’informations sur les sondages géotechniques en septembre 2022

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